mercredi 20 janvier 2010

Marionnettes géantes : techniques de construction et de manipulation

La compagnie les Grandes Personnes de Boromo implantée au Burkina Faso propose des spectacles où des marionnettes géantes viennent donner un nouvel air aux villes les accueillant. L'imaginaire prend alors place à chaque coin de rue et l'osmose dans la ville naît de l'émerveillement des habitants, qui ensemble, suivent les géants sur un rythme endiablé.


La compagnie regroupe actuellement sur le mode associatif une trentaine de personnes parmi lesquelles figurent des corps de métier aussi divers que forgerons et sculpteurs, marionnettistes, peintres en enseigne, tailleurs, vanniers, musiciens, danseurs et comédiens.

Les marionnettes géantes de leurs parades sont fabriquées sur place à partir de matériaux locaux : banco (terre crue) de termitière, sacs de ciment de récupération, bouteilles vides, bouillie de petit mil, vannerie et paniers, calebasses, fers à béton, chambres à air découpées, pagnes, fleur de coton.
La compagnie connaît un vif succès lors de chaque tournée : Mali, Burkina, Espagne, France…
12 géants de 4 à 5 mètres de haut accompagnés de nombreux animaux paradent dans les villes ou interagissent dans des spectacles.

Aujourd’hui les Grandes Personnes de Boromo transmettent leur savoir faire à des marionnettiste burkinabès à l'occasion du festival "Rendez-vous chez nous"

Assisté de Yesouma Konaté et de Ousséni Zongo, Ibrahim Sougui Boureïma enseignera à des marionnettistes burkinabès l’art de la marionnette géante : depuis la spécificité de sa construction jusqu’à celle de sa manipulation qui change dès lors que l’on abandonne le fil.

Les marionnettes géantes sont le fruit d’un travail en plusieurs étapes qui sera enseigné lors de deux semaines d’ateliers :
- Le moulage : environ cinq jours de travail sont nécessaires pour réaliser le moule d’une tête de marionnette géante. Autour d’une structure en bois et en fer, il s’agit de travailler une boule d’argile pour la transformer en visage en procédant par étapes, de plus en plus précises. Une fois la forme donnée à la tête, les oreilles, le nez, la bouche…, sont creusés dans le visage.

- La préparation de la pâte dite « pâte bocal » : elle est préparée à base d’eau et de farine ce qui permet de ne pas utiliser de colle, matériau onéreux au Burkina. La préparation terminée, des couches successives faites de papiers de ciment et de la pâte viennent se superposer sur le moule préparé en amont. Une fois le tout sec, un trou est fait au dessus du crâne de la marionnette pour que l’on puisse démouler l’argile ayant donné forme à la tête. Cette étape demande huit jours environ.
Le visage enfin obtenu, celui-ci est recouvert de terre que l’on viendra ensuite peindre selon les traits de la marionnette, parfois des cils sont collés en plus.

- Finalement, le squelette de la marionnette reste à concevoir : l’armature du géant est conçue à l’aide de fils de fer, et lorsque la forme du corps est réalisée, le travail de couture vient finaliser le personnage. Il sera ensuite manipulé en étant accroché à la taille du manipulateur.


A l’issu de l’atelier, les marionnettes créées seront exposées au Centre Culturel Français Georges Méliès de Ouagadougou. Levez la tête, elles vous surprendront, haut perchées dans les arbres de la cour ! Il paraît même qu’elles ont circulé dans la ville en y laissant quelques traces…




Ateliers du 15 janvier au 30 janvier. Village de Boulbi dans la commune rurale de Komsilga au Sud de Ouagadougou, espace « Le Chant de l’oiseau »
Exposition du 10 au 17 février, jardin du CCF. Ouvert tous les jours de 10 à 20h sauf le lundi et de 10h à 21h les 12,13 et 14 février 2010. Gratuit

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